Trois livres de nouvelles de Dr. Taraneh Javanbakht ont été publiés en
Iran. Ses nouvelles ont aussi été publiées dans les journaux et les
magazines littéraires.
Voici une de ses nouvelles choisie du livre "Le
carrefour qui arrivait au cinquième chemin" publié par la maison d'édition Arvin en Iran en 2005:
LE
RETOUR
par
Taraneh Javanbakht
Il
est revenu. Je me suis rappelée
de la finesse de son visage.
- J'ai
parcouru les routes sans toi, mais n'ai pas pu continuer le chemin.
Je me suis dit peut-être qu'il serait mieux que je retourne.
- Veux-tu
rester plus longtemps?
- Peut-être.
Lorsque je les ai vu, ils m'ont dit qu'ils étaient deux, mais je
leur ai répondu que tous les hommes étaient réunis en moi.
Allez-vous en!
Il
a touché son chapeau. Ses cheveux noirs étaient sortis. Il avait
encore la fraîcheur
de la jeunesse dans son regard.
- Je
dois changer mon chapeaux. Il est ancien.
- Donne-
le moi.
Son
chapeau de raphia était
délabré.
- Sur
une route il y avait un tableau. Lorsque je l'ai dépassé, il m'a
rappelé ton souvenir. Donc je suis revenu.
- Si
tu ne le voyais pas, tu ne serais pas revenu?
Il
est entré
dans le salon et a touché le piano.
- Il
y a toujours besoin d'une raison pour retourner. Je suis content de
revenir. Comme tu le sais, la sensation de peindre de nouveaux
tableaux est toujours en moi, mais je n'ai pas trouvé une
cuisinière comme toi qui provoque ma faim.
Il
a regardé
les vases du balcon.
- Lorsque
je leur ai dit que tous les hommes sont en moi, l'un d'entre eux a
mis la main sur l'épaule de l'autre et dit: “Il est fou. Il pense
que moi et toi, nous sommes aussi en lui et ne le savons pas! “ Je
leur ai dit que je mets toujours les hommes dans mes tableaux. À
ce moment-là, ils comprirent que j'étais peintre. Ils s'étaient
intéressés à mes tableaux, mais je me suis separé d'eux. Je leur
ai dit qu'ils seront dans mon prochain tableau.
- Pourquoi
l'as-tu
dit? On ne voulait pas que quelqu'un connaisse notre secret.
- Même
si ces deux le savent, cela ne changera rien.
- La
Jalousie et la Peur ne peuvent rester toujours avec toi. Ton retour
donne un nouveau sens dans ma vie.
La
porte a sonné.
- Tu
l'as aussi invité?
- Cette
fois-ci n'est pas comme l'autre fois. Il m'a promis d'etre mieux.
J'ai
ouvert la porte. L'Angoisse était entrée. Elle voulait nous montrer
son nouveau tableau.
- C'est
bien que je sois venue. Il est aussi là.
- Justement
nous parlions de tes amis. Il les a vu sur la route et leur a parlé
de ses nouveaux tableaux mais ils ne l'ont pas cru.
- Regarde
ce que j'ai apporté pour toi.
Il
avait un tableau à la main et a enlevé les papiers autour. Il y
avait l'image d'un groupe assis autour d'une table dans un jardin.
Deux d'entre eux, l'un avec un chapeau de raphia, apportaient les
plats à la table. Il y avait quelqu'un d'autre qui les attendait
avec un tableau à la main.
- Tu
n'arrêtes pas de donner le tableau dans ce tableau?!
- Tu
sais que je respire avec ceux-ci.
- La
prochaine fois je mettrai mon nouveau chapeau et tu pourras me
peindre avec.
- Tu
es vraiment revenu ou tu veux la laisser seule dans quelques jours?
- Si
elle le veut, cette fois-ci je resterai pour toujours.
- Bien
sûr
que je le veux, à condition que tu peignes les routes pour moi.
L'odeur
du repas s'était propagée dans le salon.
- Je
suis arrivée au bon moment.
Le repas était prêt.
J'ai encore mon chapeau. Mes
cheveux sont un peu blancs mais pas aussi blanc que les montagnes que
j'avais peintes dans mes tableaux, ces montagnes qui gardaient comme
souvenir mon dernier voyage avec eux.
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